Un premier soupir. Puis un second. Serene avait l’impression que sa tête allait exploser. Trop d’information à retenir ou pas assez concentrée ? Une question à laquelle elle n’arrivait pas à répondre. Les dossiers étaient éparpillés sur la table basse du salon, accompagnés de plusieurs livres ouverts à différentes pages chacun. La jeune femme n’avait pas spécialement envie d’étudier les nouveaux cas dont elle allait s’occuper à partir de la semaine prochaine, mais maintenant que ses colocataires n’étaient pas présents à l’appartement, soit parce qu’ils étaient de sortie, soit parce qu’ils travaillaient, elle voulait profiter de ce calme pour s’occuper l’esprit. Parce qu’elle avait encore du mal, Serene, à profiter du silence et à apprécier la solitude. Cela ne faisait que trois ou quatre mois qu’elle était sortie de l’hôpital en tant que patiente, et c’était aussi la dernière fois qu’elle avait vu celui qui lui avait fait subir tout ça. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à toute cette histoire lorsqu’elle se retrouvait seule et il lui était encore impossible de chasser ces démons de son esprit. Du temps, c’était du temps qu’il lui fallait pour se reconstruire et se retrouver. C’était d’elle-même qu’elle devait prendre soin désormais et elle ne voulait plus se négliger, pas après tout ce qu’elle avait vécu. Cela devait nécessairement passer par ses proches et elle le savait. Pour éviter de les mettre dans le secret ou tout simplement pour ne pas qu’ils s’inquiètent, elle n’avait parlé de son mal à personne. Elle avait honte, Serene, d’en parler à quiconque. Elle savait au fond qu’elle n’avait pas besoin de ressentir une telle chose, qu’elle n’avait rien à se reprocher et qu’elle n’était pas responsable. Mais c’était plus fort qu’elle et elle avait l’impression d’être impuissante face à ça. Raison pour laquelle elle s’était enfouie dans les cas de ses patients à venir, au moins elle pouvait se concentrer sur quelque chose et se rendre utile.
C’est son téléphone qui la pousse à s’arrêter et à tourner la tête. L’objet en main, un sourire était venu se dessiner sur ses lèvres. William. Il avait ce don de venir à elle pile au moment où la solitude lui pesait, et ce, depuis des années. Même si leurs chemins s’étaient séparés quelques fois parce qu’ils prenaient des voies différentes, leur amitié n’en avait jamais pris un coup. Ils se retrouvaient à chaque fois comme s’ils ne s’étaient jamais séparés. Il avait été un grand soutien dans sa vie, surtout lorsqu’elle avait perdu sa mère d’un cancer. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui à n’importe quel moment, et le contraire était tout aussi vrai. Elle le connaissait presque par cœur et c’était d’autant plus vrai qu’elle avait compris que quelque chose n’allait pas ce soir. Il n’avait pas besoin de le dire ouvertement pour que Serene sache qu’il avait besoin d’elle. Et c’était le cas puisqu’il semblait avoir besoin de se changer les idées. La jeune femme lui répondit alors de venir la voir chez elle comme elle était seule à l’appartement et qu’elle avait ce qui lui fallait pour lui remonter le moral, c’est-à-dire de la glace et de l’alcool, le combo parfait pour oublier ses problèmes l’espace de quelques heures. Dans l’attente d’une réponse, elle se leva pour ranger son petit bazar et mettre de l’ordre dans l’appartement.
› messages : 216 › faceclaim : charlie rowe, siren charms (av) ice and fire (sign) › comptes : / › habitude rp : écriture à la troisième personne, je m'adapte à mon partenaire, 2rp/semaine environ› âge : 25 ans › statut civil : célibataire › sexualité : hétérosexuel › occupation : officier de patrouille › quartier : Lloyd District, en colocation avec sa soeur, Mason › animaux de compagnie : un chat prénommé Zelda
Sujet: Re: What is the cost of lies? ft william. ~ Sam 2 Mai - 21:24~
William était épuisé et pourtant, il n’avait aucune envie de passer la soirée tout seul, aucune envie de s’enfermer chez lui. Il aimait sortir, c’était un fait, mais plus que jamais il en avait le besoin. Rester chez lui après sa longue journée de boulot, c’était prendre le risque de tourner en rond, et il ne voulait surtout pas le faire. Alors, pour combler l’ennui, pour combler la solitude, il avait bu un verre ou deux chez lui, alors que sa sœur était absente, et l’euphorie le gagnant, il avait envoyé un message à Serene. Il n’avait pas besoin d’être ivre pour ça, bien au contraire, il était toujours heureux de voir la jeune femme. Il la connaissait depuis toujours, pour ainsi dire. Ils avaient fait connaissance à l’école, ils avaient développé une franche amitié, et même si leurs chemins s’étaient séparés à de multiples reprises, ils s’étaient toujours retrouvés avec une facilité déconcertante, propre aux amitiés qui duraient véritablement, qui durerait sûrement toute la vie. Il voulait y croire, en tout cas. Mais il n’avait pas eu avant envie de la déranger, il préférait affronter la tempête médiatique autour des Kennedy tout seul, sans que personne ne le prenne en pitié ou au contraire, ne veuille l’aider. Il n’avait pas envie d’être aidé, Willy, il voulait juste oublier. Il n’avait pas les épaules taillées pour ça, il fallait croire. Il avait appris à se montrer fort en toute circonstance, il venait d’une famille très traditionnelle, alors il était un homme, un vrai. Et les hommes, les vrais, ne montraient pas leurs faiblesses.
Devant Serene en revanche, il savait qu’il pouvait se le permettre. Il l’avait aidé à de multiples reprises, il l’avait soutenu, et elle devait être l’une des rares personnes à l’avoir déjà vu pleurer, lui, William Kennedy. La réponse de la jeune femme ne tarda pas, elle lui proposa de passer chez elle et il ne se le fit pas dire deux fois. Il avait attrapé sa veste, son téléphone portable et ses clés, et il s’était mis en route. Il avait cru que l’alcool l’aiderait à se sentir mieux, mais de toute évidence, il était plus mélancolique encore, alors l’idée de voir Serene lui remonta le moral. Elle avait de quoi lui changer les idées, elle lui avait dit, et il en était certain, même s’il ignorait de quoi la soirée serait faite, de même que la conversation, il avait confiance. Il grimpa les escaliers qui conduisait à l’appartement de la jeune femme et frappa sans hésiter. Elle était seule, elle lui avait dit par message. Ainsi, dès que la porte s’ouvrit, il lança joyeusement « Eh, tu savais que l’étoile de mer n’avait pas de cerveau ? Ça doit être pratique, pas b’soin de réfléchir comme ça. Pas de cerveau, pas d’emmerdes » belle entrée en matière. Et en plus, il n’avait bu qu’un ou deux verres, pas suffisamment pour raconter n’importe quoi, il avait pleinement conscience de ce qu’il disait. Enfin, presque. Il voulait la faire rire, dans le fond. « Salut. Je suis content de te voir » et il l’était, il l’était sincèrement.
Serene inspectait chaque coin de l’appartement pour être sûre que tout était en ordre avant l’arrivée de William. Elle était toujours comme ça, perfectionniste et organisée au point de contrôler chaque petit détail. Une fois qu’elle était satisfaite de l’état du logement, elle s’était posée sur le canapé, blottie dans son plaid préféré qui n’était même pas le sien. Entendant qu’on frappait à la porte, ce fut avec entrain qu’elle s’était dirigée vers la porte de l’appartement. Quelques secondes plus tard, elle avait ouvert la porte, dévoilant le visage du jeune homme. “Pas de cerveau, pas d’emmerdes”, la jeune femme venait de reprendre ses paroles en riant légèrement. Il avait définitivement toujours le mot pour la faire rire, même en lui racontant des anecdotes de ce type. Serene était assez impressionnée, pour être capable de balancer tant de choses, encore fallait-il les connaître. William était très bon dans ce domaine et elle adorait ses petites blagues. Et puis si elle y réfléchissait un peu plus, il n’avait pas tort du tout. Pas besoin de réfléchir, de penser, de se rappeler donc pas de cerveau était égal à ne pas avoir de mémoire, ni de souvenirs. Et c’était exactement ce dont elle avait besoin à l’heure actuelle, une perte de mémoire. C’était la solution idéale en tout cas pour retrouver un semblant de vie normale. “Salut toi. Je suis contente que tu sois là. Entre, je t’en prie”. S’écartant de la porte, la jeune femme l’invitait pour refermer la porte derrière lui.
Un pas devant l’autre, Serene s’enfonçait dans l’appartement pour se retrouver dans le séjour. Elle s’était ensuite tournée pour faire face à William. “Avant de te demander ce qui ne va pas, je propose le remontant habituel”. Elle n’avait pas forcément besoin d’en dire plus pour qu’il sache de quoi elle voulait parler. De la glace tout d’abord. C’était un peu leur rituel depuis leur jeunesse, que de se retrouver à manger de la glace dès que l’un des deux n’allait pas bien. Parfois, ils n’avaient même pas besoin de se parler pour se réconforter. Il suffisait que l’un s’assoie à côté de l’autre avec un pot de crème glacé et le tour était joué. Bien évidemment, en grandissant et après avoir atteint leur majorité respective, ils avaient décidé que la glace se mariait bien avec de l’alcool. Un étrange mélange non ? Pas tant que ça, pas à leurs yeux. “En fait, tu n’as pas le choix” venait-elle de dire en lui souriant. Elle en avait besoin, elle aussi. Sans attendre la réponse du jeune homme, Serene s’était dirigée vers la cuisine pour ouvrir la porte du congélateur et en sortir un gros pot de crème glacée à la vanille. Ouvrant un tiroir, elle en sortit deux cuillères passant ensuite par un placard pour en sortir deux verres à shot et une bouteille de tequila. Le compte étant bon, elle avait repris sa place initiale dans le séjour, posant son butin sur la table basse et s’installant sur le canapé. Elle avait posé son regard sur William, tapotant sur le canapé pour l’inviter à s’installer à ses côtés. “Merci d’être venu, je crois que j’avais besoin d’un visage familier”. Serene avait été si sincère en prononçant ces quelques mots que cela pouvait se ressentir dans le ton de sa voix. Mais elle n’avait pas l’intention de parler d’elle pour le moment et voulait se concentrer sur le jeune homme. Elle avait vu plutôt juste finalement, plus tôt. Elle voyait bien que quelque chose le tracassait et elle comptait bien en savoir plus. “Est-ce que tu veux me parler de ce qui ne va pas ? Ou tu préfères que je te bassine pour te faire un peu désirer ?”. Cette facilité qu’elle avait d’être elle-même avec William la rendait un peu nostalgique de l’époque où ils étaient jeunes et insouciants. Cette époque où rien n’était grave.
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Sujet: Re: What is the cost of lies? ft william. ~ Sam 16 Mai - 19:07~
William suivit Serene à l’intérieur de l’appartement, après l’avoir salué comme il se doit avec une réflexion foireuse, une anecdote qu’il avait lue quelque part et qu’il trouvait tellement spirituelle qu’il se sentait obligé de la partager avec la jeune femme, l’une de ses meilleures amies finalement. Ils se connaissaient depuis longtemps et même si la vie les avait séparés à plusieurs reprises, ils se retrouvaient toujours. « Tant que la glace est arrosée d’alcool, t’sais bien que ça m’ira toujours » assura le jeune homme. Willy assumait complètement sa passion pour l’alcool et son côté fêtard, il l’assumait sûrement un peu trop. Ses parents, surtout, ne voyaient pas ça d’un très bon œil, ils estimaient qu’il serait temps pour lui de ralentir un peu, voire même de se poser quelque part. Mais il avait vingt-cinq ans, vingt-six durant l’été, et il n’était pas prêt de se poser. D’ailleurs, il avait bien l’intention de célébrer dignement cet anniversaire, avec tous ses potes, beaucoup, beaucoup de bouffe et beaucoup, beaucoup d’alcool. « T’as l’air d’en avoir besoin autant que moi… » lança-t-il en riant. Un rire affreusement triste. Il finit par la rejoindre sur le canapé, s’effondrant dessus tel un phoque sur sa banquise, et rebondit légèrement dessus, les sourcils froncés. « Oh, il est vachement confortable en fait » fit-il remarquer, comme s’il était vraiment surpris. Comme si c’était important de le noter. Mais il le savait, au moins s’il ne savait pas où dormir un jour, il n’avait qu’à venir ici et il squatterait le canapé. Quelle idée, il n’avait pas à dormir ici, il avait déjà un appart pour ça. Mais ça lui arrivait souvent de découcher, en fait, il dormait rarement chez lui. Surtout pas quand il avait l’intention de passer la nuit avec quelqu’un, il ne voulait pas tomber sur sa sœur.
« Non, c’est juste… » il poussa un long soupir avant de se frotter le visage. S’il était venu ici, c’était bien pour oublier, mais il savait qu’il avait aussi besoin de parler. A elle, il pouvait bien se confier, Serene n’était pas n’importe qui. Serene était sûrement l’une des filles les plus extraordinaires qu’il ait connu dans sa jeune vie. « Tout est en train de foutre le camp, j’crois bien. T’en as p’tête entendu parler ? Ils en parlent même aux infos, imagine. Les Kennedy sont en train de devenir célèbres, et pas dans le bon sens du terme » il grimaça avant de descendre d’un trait un shot de tequila. Il avait besoin de commencer par ça, de toute évidence. Et comme ce n’était pas le premier verre de la soirée, il allait sûrement finir ivre plus tôt que prévu, même si fort heureusement, il tenait plutôt bien l’alcool. Plutôt bien, la plupart du temps, en tout cas. « Michael, mon frère, le plus grand, tu vois ? Il a été arrêté il y a quelques jours, et… ils l’accusent d’avoir violé des femmes. Des prostituées » précisa-t-il. Cela ne changeait rien, mais il le précisa quand même. C’était tellement surréaliste. « Il a nié, il dit… il dit que c’est pas lui. Qu’il aurait pas fait un truc pareil » et si William l’avait cru au début, maintenant, il doutait. Les révélations de sa belle-sœur, la femme de Michael. Et maintenant, la tentative de suicide de ce dernier. Tout s’enchaînait, plus les heures et les jours passaient, plus ça s’aggravait. Certains disaient déjà que c’était une preuve de sa culpabilité. Willy, lui, refusait de le croire. « C’est en train de prendre des proportions de dingue, tu vois ? » il soupira de nouveau. Il avait parlé vite, sans trop reprendre sa respiration. Il avait besoin de vider son sac, Willy. Tellement besoin. Et contre toute attente il finit par sourire et conclut « Voilà. C’est ça, ma vie, aujourd’hui. Ça fait rêver, hein ? » toujours le mot pour rire, rien d’étonnant à cela. C’était dans le tempérament du jeune homme, après tout.