Are you okay ? Ft Rebecca

Amy avait toujours été d’une nature plutôt curieuse. Elle aimait bien être au courant des derniers potins. Bon, elle ne savait pas toujours tout et il devait bien y en avoir sur elle dont elle n’était pas au courant, mais en général, elle était plutôt à jour. Aujourd’hui, elle avait entendu des infirmières parler d’une arrestation et elle avait tendu l’oreille pour savoir de qui et de quoi il s’agissait. Elle entendit qu’il s’agissait du mari de Rebecca, son amie et collègue. Amy se renseigna pour voir si elle trouvait des informations fiables à ce sujet et elle ne tarda pas à en trouver aux niveaux des chaînes locales. Le mari de son amie avait été arrêté par la police pour des faits très graves. On l’accusait d’avoir violé des prostitués. Amy savait qu’il travaillait dans la police à la brigade des mœurs. Elle était sous le choc de la nouvelle et elle se doutait de l’état dans lequel devait être son amie. Amy se renseigna pour savoir si quelqu’un avait vu Rebecca aujourd’hui, pour voir si elle était venue au travail. Vu la situation, Amy aurait compris que Rebecca ait autre chose à faire. Amy pensait qu’à sa place, elle ne serait certainement pas venue au travail, ayant l’esprit ailleurs. Mais, elle eut l’information que Rebecca était bien présente. Amy se décida donc d’aller acheter deux cafés, un pour elle et un pour son amie et discuter un peu avec elle, voir comment elle pouvait lui remonter le moral, même si elle se doutait que quoiqu’elle fasse, elle ne pourrait pas changer la situation. Après avoir cherché Rebecca et demandé à des infirmières de son service où elle se trouvait, Amy finit par trouver son amie.

- Heu, salut, je t’ai pris un café.

Amy lui tendit un café. Elle l’avait pris comme son amie avait l’habitude. Même si elles étaient amies, Amy ne venait pas tous les jours prendre un café avec Rebecca, elle se sentit donc le besoin de se justifier.

- J’ai appris pour Michael, il commence à y avoir des bruits de couloirs dans l’hôpital. Du coup, je voulais voir comment tu allais, si je pouvais faire quelque chose pour t’aider.

L’intention d’Amy était d’être là pour soutenir son amie et d’aucune façon d’obtenir des informations sur l’arrestation ou de savoir si c’était vrai ou non et ce que savait Rebecca.

La fatigue commençait à se faire sentir. La nuit avait été courte, très courte. Elle était rentrée tard de l'hôpital, vers 2h00 et la police était venue chercher Michael à 6h00 tapante. Elle s'était rendormie sur le matin avant que Maya ne la réveille pour la conduire en cours. Si bien que tout paraissait être un rêve, une hallucination. Elle avait dû mal à se convaincre que ce qui s'était passé avec Michael était réel. C'était trop in-croyable pour être vrai. Ça n'avait pas de sens. Ça n'avait pas de sens et pourtant. Vers midi les infos locales la ramenèrent à la réalité. Un flic de la brigade des mœurs arrêtés pour viols. Bien sûr il ne pouvait pas se contenter d'en dire si peu, il fallait qu'ils donnent son identité, qu'ils rappellent qu'il s’agissait d'un Kenndy, famille de flic répété de la ville. Il fallait qu'ils précisent, qu'il était père de famille.

Elle se cachait dans son bureau depuis. Enfin ce n'était techniquement pas vrai, elle se cachait dans son bureau avant. Elle avait été clair avec la résidente de son service. Elle ne voulait pas être dérangé. Elle avait demandé à un autre chirurgien cardio de la remplacer sur la chirurgie qu'elle avait de prévu pour l'après midi. Elle supposait que c'était un des avantages d'être devenue cheffe de service. Elle pouvait organiser et réorganiser le planning du service comme elle le désirait.

Elle n'avait pas encore été convoqué dans le bureau d'Elizabeth ou des ressources humaines. Elle supposait que ce n'était qu'une question de temps. Les informations circulaient rapidement à l'hôpital. Elle était déjà épuisée par la situation alors que le cirque commençait seulement. Elle en avait surement pour des semaines, peut être des mois. Elle allait être une bête de foire, la conne qui n'avait rien vu, ou pire le monstre qui savait mais qui n'a rien fait.

Elle était perdue dans ses pensées quand Amy fit son apparition avec un café. Rebecca se passa une main lasse sur le visage avant de se forcer à sourire à son amie.

Merci.

Elle savait qu'Amy n'était pas venue juste parce qu'elle avait envie de lui offrir un café. Elle connaissait Amy depuis une bonne dizaine d'année maintenant. Amy avait été son interne, la toute première personne qu'elle ait eu à gérer, qu'elle ait eu à former. Amy était aussi une sacrée commère. Une sacrée commère mais son amie tout de même. Elle lui dit qu'elle avait appris pour Michael, qu'il commençait à y avoir des bruits de couloirs. Elle lui dit qu'elle voulait juste voir comment elle allait, si pouvait faire quelque chose.

Hum je sais. Tu veux vraiment m'aider ? Crée un scandale plus grand que celui là. Une sextape avec Logan par exemple, quelque chose de visuel.

Elle sourit tristement à son amie. Elle était peut être injuste d'évoquer Logan mais elles n'avaient pas eu l’occasion de parler du précédent scandale : le baiser qu'elle avait échangé avec Logan. C'était pourtant une conversation bien plus intéressante que celle qu'elles s'apprêtaient à avoir.

Amy avait enfin trouvé Rebecca. Elle lui tendit un café. Rebecca la remercia. Amy proposa son aide. Elle savait que ça devait être compliqué pour elle, par rapport à ce qu’elle vivait en ce moment. Puis, Rebecca lui annonça que pour vraiment l’aider, il fallait qu’elle crée un scandale plus grand que ce que vivait Rebecca. Elle proposa une sextape avec Logan, quelque chose de bien visuel, pour que les gens pensent bien à ça. Amy fut surprise et déçue par la réaction de son amie. Certes, elle vivait une situation difficile, mais était-ce une raison pour être méchante avec elle. Rebecca savait qu’Amy traversait des difficultés dans son couple en ce moment. Avec Charlie, iels se disputaient souvent en ce moment et Logan n’y était pas complètement étranger. Rebecca souffrait certainement de la situation qu’elle vivait en ce moment et elle ne voulait apparemment pas en parler, mais ce n’était pas une raison pour chercher à blesser Amy.

- Tu sais, je suis juste venue voir si tu allais bien, si tu avais besoin de soutien, parce que je suis ton amie et que c’est ce que font les amies. Tu ne veux pas qu’on en parle, ok, on n’est pas obligée. Je m’inquiétais juste pour toi. Mais ce n’est pas une raison pour être blessante. Alors, je vais faire comme si rien ne s’était passée, on va oublier cette conversation. Je vais te laisser respirer un peu et si tu as besoin, tu sais où me trouver. Je repasserais peut-être dans quelques jours voir si tu vas bien.

Amy préférait ne pas tenir compte de la remarque de Rebecca, mettant ça sur le compte du fait qu’elle n’allait pas bien. Elle préférait se dire que son amie lui n’aurait pas parlé comme ça dans d’autres circonstances. Mais, la remarque de Rebecca l’avait tout de même blessée. Elle préférait donc mettre fin à la conversation, car cela ne servait à rien de parler davantage si c’était pour ce dire des choses qu’elles regretteraient après. Rebecca n’allait pas bien. Elle préférait peut-être être seule en ce moment, elle avait peut-être besoin d’espace. Elle s’était peut-être sentie agressée par Amy, elle était peut-être venue trop tôt lui en parler, alors que c’était encore trop frais. Amy ne pensait pas à mal, mais apparemment, ses intentions et son intervention avaient été mal interprétés. Heureusement, Amy n’était pas une personne rancunière. Cela allait la tracasser sûrement un peu dans la journée, puis, elle arriverait à passer outre. Amy décida donc de commencer à s’éloigner de Rebecca pour retourner travailler.

Rebecca était - fatiguée, épuisée. Elle savait pourtant que ça ne faisait que commencer. Elle savait qu'elle n'en avait pas fini d'être l'attraction de l'hôpital, pas fini des rumeurs et des messes basses, pas fini des regards sympathiques et compatissants, pas fini des regards hautains et méprisants. Ca ne faisait que commencer.

Elle avait envie de disparaitre, qu'on la laisse disparaitre. Elle avait envie d'être ignorée, d'être oubliée pour un temps. Bien sûr c'était trop demander, elle connaissait trop de monde à l'hôpital.

Amy débarqua avec un café et probablement l'envie d'en savoir plus. L'envie d'être là comme Liv, comme Lincoln. L'envie de pouvoir faire quelque chose. Après s'être saisie du café, Rebecca lui dit ce dont elle avait besoin, ce dont elle aurait besoin.

Amy s'emporta et elle se dit immédiatement qu'elle avait été trop loin en évoquant Logan.

Pardon excuse moi. Je voulais pas. Je- Reste.

Elle se passa une main lasse sur le visage.

Je suis désolée. Est ce que - Est ce que ça va ?