Never say never because limits, like fears, are often just an illusion.

(001.) Quand vous dites que vous êtes l'aîné de la famille, souvent on s'imagine que ce titre sous-entend de la responsabilité, un certain sérieux. Clay représente en réalité tout l'inverse. Il aurait pu être cette caricature du dernier-né, celui qui s'amuse de tout et de rien, qui a conscience d'être celui à qui on ne peut pas dire non et qui croque la vie à pleine dent. Dès l'école primaire, il se distinguait des autres gosses issus de familles aisées par son bagout, son manque de sérieux, sa capacité à vous faire bidonner de rire avec une blague qui, pourtant, n'était pas forcément hilarante à la base. (002.) Seul son père n'a jamais mordu à l'hameçon. Le charme dont il pouvait faire preuve ? Il n'en avait cure. Des clients ou des collègues avec une dentition parfaite, capables de vous parler de la lune alors même qu'ils n'ont jamais ouvert un bouquin de sélénographie il en avait vu défiler des tas. Et ce n'était certainement pas son fils qui allait se jouer de lui, aussi rusé puisse-t-il être pour faire avaler des couleuvres au reste de la terre. Sa seule obsession le concernant se résumait en un mot : héritage. Il voulait que Clay prenne sa suite, devienne un avocat de renom, fasse preuve de plus de travail et de sérieux dans ses études. Malheureusement pour lui, son fils en avait décidé autrement. (003.) Son domaine de prédilection ? Le sport. Au départ, c'est le tennis que son père lui avait choisi. Evidemment, c'était plus classe de l'emmener sur le court Arthur-Ashe pendant l'US Open que de partager de vrais moments de complicité aux alentours d'un terrain de basket de banlieue. Mais lorsqu'il entra au collège, Clay eut de toutes autres ambitions. Il n'avait plus envie de se munir d'une raquette, mais de crampons et d'une armure. Le football américain lui tendait les bras. Il se sculpta alors un corps digne de ce nom, et entra dans l'équipe de l'école plus tôt qu'il ne l'avait espéré. Quaterback talentueux au lycée, il parvint à se faire suffisamment remarquer pour obtenir une bourse d'études. Finalement, il n'avait pas besoin d'être parmi l'élite intellectuelle pour s'en sortir ! (004.) Si il n'avait pas fait preuve de flemmardise aiguë quand il était à l'école, il ne l'aurait jamais rencontrée, elle. Ashley. Paradoxalement, elle ressemblait davantage à son père - et donc à tout ce à quoi il n'aspirait pas pour lui-même - : brillante, sûre d'elle, ambitieuse. Et il en tomba fou amoureux. D'une beauté ravageante, elle le distrayait finalement plus qu'elle ne l'aidait à réviser lors des cours de tutorat. Elle ne le faisait pas exprès, évidemment, mais il n'avait qu'une envie à chaque fois qu'il la retrouvait - et ça n'avait rien à voir avec le fait d'obtenir des A dans son bulletin de notes. Il n'aurait pas su vraiment expliquer pourquoi elle était tombée sous le charme, mais il n'aurait donné sa place à personne d'autre. Elle est son évidence, et il toujours mis les petits plats dans les grands pour elle, que ce soit pour la conquérir au départ ou lors de sa demande en mariage - en plein amphi à l'université.  (005.) Son avenir est resté incertain tout le long de ses années universitaires. Au départ, il espérait que son talent pour le football américain le pousserait loin. Rêver de la NFL, c'était utopique, il le savait bien. Mais comme tout un chacun, il s'était pris au jeu des grandes illusions. La chute n'a pas été si brutale que ça en fin de compte. Il était doué, c'était indéniable, mais à son poste la concurrence faisait rage et il a compris rapidement que cette voie n'était pas faite pour lui. Il aurait pu en ressentir de l'amertume, mais ce ne fut pas le cas. Ce n'était pas tant qu'il était résigné, mais réaliste et humble par rapport à ses aptitudes. Inutile de s'inventer une jambe cassée pour expliquer qu'on lui avait coupé les ailes ! Non, il assumait ne pas être le meilleur sur le marché, convaincu que ça ne changeait en rien la justesse de ses choix. Le sport, il en ferait tout de même son métier, même si ce n'était pas dans la ligue professionnelle. Et pour le coup, il faut bien l'avouer, le petit capital placé en banque de papa ne fut pas sans intérêt. Il décrocha un diplôme dans son domaine de prédilection, et ouvrit une salle de sport une fois son diplôme obtenu. Parce qu'il s'était tout de même fait un petit nom auprès des sportifs, il ne tarda pas trop à attirer la clientèle. Il se félicite de cette réussite : certes, il ne gagne pas autant que sa femme, mais il s'en fiche éperdument. Ça ne l'empêche pas de gagner très bien sa vie, et même d'être plutôt fier de ne pas être comme son père. Ni macho, ni sexiste, il aime que ce soit sa femme qui occupe un poste de prestige. (006.) Il n'est pas violent. Baraqué comme un de ces super-héros modernes, mais qui n'utiliserait pas sa force pour intimider les autres. En revanche, tentez ne serait-ce que d'arracher un cheveu à ses filles, et là vous risquez de vous retrouver dans une situation pour le moins fâcheuse. Madison et Kayla sont ses deux princesses. Lui qui en impose physiquement se retrouve souvent à genoux avec une couronne sur la tête pour divertir la petite dernière. Il vendrait son âme au diable pour s'assurer leur bonne protection. Papa poule, il a bien du mal à faire preuve d'autorité. Et finalement, Ashley ayant quant à elle des exigences élevées, n'est-ce pas pour le mieux? Sans forcément vouloir tout rapporter à son père, Clay ne voulait pas être la figure paternelle militaire et distante de Richard. Lui, il aspirait à revêtir le costume de Dark Vador en plein Disney World, à construire des cabanes dans le jardin et à coacher ses filles pour leur spectacle de danse. Pari plutôt réussi, même si Kayla est plus réceptive à ses pitreries que Madison. (007.) Il ne passe pas sa vie au club. Le fait d'être gérant lui permet justement de jouir d'un emploi du temps sur mesure : il ne s'y rend la plupart du temps que lorsque ses deux filles sont à l'école. Il assure plusieurs cours de sport par semaine, ayant besoin d'entretenir ce physique de rêve et étant tout simplement addict à l'adrénaline procurée par l'intensité physique. Les clients l'adorent et regrettent qu'il ne soit pas aussi présent que ses collègues. Néanmoins, sa priorité, c'est sa famille. Ce qui n'est pas plus mal : là encore, Ashley et lui se complètent plutôt bien. Il s'entend avec chacun de ses employés et collègues, mais l'une d'entres elles, Natalie est son pilier, son bras droit, sa meilleure amie. Elle occupe d'ailleurs le poste le plus important après le sien et gère le club lorsqu'il est absent. Elle lui est entièrement dévouée, et lui lui confierait ses biens les plus précieux les yeux fermés. Leur amitié dure depuis une quinzaine d'années à présent, et il voit mal comment cela pourrait s'arrêter. (008.) S'il est d'un naturel très optimiste, fêtard et amusé d'un rien, il a connu une période plutôt noire quelques années plus tôt, lorsque sa mère est décédée. Sa mort était à ses yeux trop prématurée. Il aurait aimé qu'elle le soutienne encore plusieurs années, qu'elle voit grandir ses petites filles, qu'elle se mette en travers de son mari lorsqu'il se montrait trop envahissant. Plusieurs mois et un sacré paquet d'heures en salle ont été nécessaires pour qu'il fasse son deuil. Le temps a fait son oeuvre, mais le mois de son décès est souvent un crève-coeur pour lui.(009.) Clay est un étrange mélange de sportif/geek/grand enfant. Il est tout aussi fan de sport qu'il l'est de l'univers Disney, de Star Wars, des jeux vidéos ou des barbecues l'été à se picher la gueule entre potes jusqu'au bout de la nuit. Il est constamment entouré de modèles au sein de sa famille, tirés par quatre épingles, et se délecte des regards qu'on peut lui lancer lorsqu'il ose arriver le dimanche en short et en sweat à l'effigie de Yoda. (0010.) Dernier point - et pas des moindres à ses yeux - Clay est du genre à chaparder un pot de Nutella pour se l'avaler en douce dans la buanderie. S'il est plutôt bordélique dans tous les autres aspects de sa vie, il essaye réellement d'avoir une hygiène de vie remarquable, avec un régime alimentaire spécifique pour être certain de ne pas laisser un gramme de graisse pointer le bout de son nez. Seulement, il est aussi terriblement gourmand, et faute de temps à autres. Généralement il se précipite, honteux et coupable, à la salle de sport après un écart important. Sa femme se moque de lui lorsqu'elle le prend en flagrant délit de grignotage intempestif, ce qui l'amène parfois à redoubler d'ingéniosité pour se cacher...