Famille Wilson-Kennedy

Michael est issu d'une famille de flic. Il n'a jamais eu à se demander ce qu'il allait faire dans la vie. Son chemin était déjà tracé. Il n'a jamais su tenir en place. Il était toujours dissipé. Le genre de gosse qui pourrait être vraiment brillant s'il s'en donnait les moyens. Il a très vite intégré qu'un garçon ça ne pleure pas, ça ne montre pas ses faiblesses et à l'école il était un peu la terreur de la cour de récré. Il a toujours été populaire. Sa réputation a toujours compté à ses yeux. Marcus, son coéquipier l'a prévenu "Tu touches pas à ma soeur" alors bien sûr il a pris ça comme un challenge. Rebecca était différente de toutes les histoires qu'il avait pu avoir. Peut être parce qu'elle aussi avait un petit côté sombre. Elle arrivait à le comprendre, à apaiser son esprit qui a toujours fonctionné trop vite. Ils ont eu deux filles. Il aurait aimé avoir un garçon, mais il était tout de même comblé. Il est devenu un papa poule, prêt à tout pour protéger ses filles. Il aurait pourtant dû savoir qu'elles n'avaient pas besoin d'être protégés sauf peut être de lui. Il a sombré dans l'alcool en 2015 après une blessure par balle. Il s'est montré violent et il s'est fait peur. Peur à détester son reflet dans le miroir. Il a remonté la pente. Il a essayé de comprendre ses filles et leurs conneries de phase de non-binaire ou autre. Il a essayé de redevenir leur héros et de redevenir le héros de sa femme, mais en 2018, il a recommencé à perdre pieds après la mort d'un de ses coéquipiers. Parfois il a une telle colère en lui qu'il pourrait tout détruire. Il n'a jamais été violent avec ses filles. Il n'a plus monté le ton avec elles depuis 2015, mais il ne peut pas en dire autant avec sa femme. Il ne l'a jamais frappé, mais il l'a déjà empoigné si fort qu'elle a eu des marques. Ils ont déjà eu des rapports sexuels alors qu'elle le suppliait d'arrêter. Et il essaie d'oublier, il essaie de faire taire dans sa tête ses supplications parce qu'il n'est pas un monstre, parce qu'il n'est pas un violeur. Il est celui qui les arrête. Ils ont commencés à s'éloigner. Elle a pris ses distances en passant plus de temps au travail et il l'a laissé faire. Il a recommencé à la tromper d'abord en utilisant des applis puis en allant voir des prostitués. Fin avril 2020, il a été arrêté par des collègues à lui pour le viol de plusieurs prostitués. Il a nié et après quelques jours passés derrières les barreaux, il a pu rentrer chez lui, placé en contrôle judiciaire. Sa réputation a jamais ternie, il sait qu'il doit récupérer sa femme et ses enfants et ses frères et sa soeur et ses parents et ses collègues.  

Rebecca est tombé sous le charme de Michael, de son côté Bad boy. Ils se sont mariés et ont eu deux filles. C'était toujours la course entre sa formation pour devenir chirurgienne, les filles, leur couple, leur famille respectives. Il fallait être partout en même temps mais ils ont su gérer et pendant des années ils ont été heureux. En 2015, elle a découvert une nouvelle facette de son mari. Elle a découvert un homme cruel, capable d'être violent mais pendant un moment elle a choisi de se voiler la face, de lui trouver des excuses. Il a fait une thérapie et elle a voulu croire que c'était réglé. En 2018, il a perdu un collègue et il a reperdu pieds, il s'est montré violent à nouveau. Il l'a violé à plusieurs reprises. Rebecca ne s'attendait pas à ça. Elle était dans un état de sidérations. Le lendemain il faisait comme si de rien n'était, il jouait même plus au père de l'année alors ils en ont jamais parlé parce qu'en parler aurait rendu ça réel. C'était plus facile pour elle d'occulter ça. En 2019, elle s'est investi dans un essaie clinique. Ce serait bon pour sa carrière mais inconsciemment elle savait que ça mettrait de la distance entre eux. Elle a commencé à suspecter qu'il avait une maîtresse. Elle a songé à s'en servir comme excuses pour demander le divorce mais elle a commencé à le tromper avec un collègue début 2020. Elle se laisse vivre, ne prends pas de décision jusqu'à ce qu'il soit arrêté. Elle se retrouve propulsée dans la réalité. Une réalité beaucoup plus effroyable que ce qu'elle avait imaginé.

Harper est perdue, elle ne sait pas qui elle est ni ce qu'elle veut faire ni où elle va. Elle s'est créée une sorte de bulle, de filet de protection elle fait comme si tout allait bien, mais ce n'est pas le cas. Elle ne sait pas quand elle a commencé à prétendre, quand elle a commencé à mentir, quand elle a arrêter d'être heureuse, est ce qu'elle l'a un jour été ? Elle ne se sent pas à sa place les trois-quarts du temps, mais elle sourit et continu de prétendre que tout va bien, parfois elle arriverait presque à se convaincre elle-même. Harper a toujours été plus proche de sa mère que de son père, Harper s'est toujours senti incomprise par ce dernier. Elle aime les femmes, mais comme son père à mal pris le fait que sa sœur est non-binaire, elle n'a rien dit. Elle est amoureuse de sa meilleure amie, mais n'a pas envie de détruire leur amitié donc elle ne dit rien. Elle a vu des marques sur les bras de sa mère, mais elle n'a rien dit. Elle aimerait pouvoir faire quelque chose, agir, parler, utiliser sa voix, sauver sa mère, sa sœur, elle-même, mais elle ne sait pas comment. Alors elle continue de voir défiler les jours, les semaines,... Elle continue de voir passer sa vie sans la vivre vraiment. Et puis son père a été arrêté et tout à changer, parce qu'elle sait qu'il est coupable et elle se dit que si elle n'avait pas passé tout ce temps à se voiler la face peut-être qu'elle aurait vu un signe et qu'elle aurait pu faire quelque chose.

Maya était une boule d’énergie. Iel était toujours en train de rire, elle respirait la joie de vivre. Iel ne sait pas quand ça a cessé d'être le cas. Iel s'est senti.e différent.e assez jeune. Elle a rapidement eu le sentiment qu'iel n'avait pas sa place. A l'école, iel n'était pas comme les autres filles. C'était comme s'il lui manquait quelque chose comme si iel ne faisait pas ce qu'il fallait, comme si on ne lui avait pas donné le décodeur. Iel était entouré.e, iel savait que sa famille l'aimait, qu'iel pouvait compter sur eux. C'était peut être le problème, ils l'aimaient mais ils aimaient la version qu'iel voulait bien leur montrer, la version d'elle, la version conforme. Parce que qu'est ce qu'il se passerait s'ils étaient incapable de l'aimer pour ce qu'iel était ? Un soir en 2015 alors que Maya avait 12 ans, iel décida de faire son coming out. C'était la chose la plus difficile qu'iel ait eu à faire. Iel s'était préparé.e pendant des jours mais iel n'aurait pas pu se préparer à la réaction de son père, à son regard, à ses mots. Quelque chose s'est brisé ce soir là. Iel a été soutenue par sa mère, par sa soeur. Son père s'est excusé mais iel sait que ses excuses ne sont pas sincères. Iel sait aussi que les bleus qu'iel a pu entrevoir parfois sur les bras de sa mère n'était pas des accidents. Iel est en colère. Iel est fou.lle de rage. Iel lui en veut et iel s'en veut de l'aimer malgré tout, de toujours retomber dans le piège quand il lui ramène ce que iel voulait. Iel aimerait sauver sa mère, iel voudrait se sauver iel-même. Iel voudrait crier, iel voudrait arrêter de prétendre. Iel voudrait oublier. Alors iel fait comme les autres, comme sa mère, comme Harper, comme son père, iel colle un sourire son visage et iel prétend.