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And we'll be carrying each other (Samuel)


Family comes first :: Portland, Oregon :: Northwest District/Nob Hill
Sujet: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Mar 12 Mai - 10:07~




William observait Michael, profondément endormi dans son lit d’hôpital, et il poussa un long soupir. Bordel. Il avait promis à Rebecca que les choses allaient s’arranger, il s’était convaincu que la situation ne pouvait être pire encore mais il s’était trompé. Et maintenant, Michael avait été hospitalisé à la suite d’une tentative de suicide et Willy crevait de trouille que son frère recommence, alors il venait dès qu’il le pouvait, dès qu’il n’était pas au boulot, ils se relayaient avec les autres pour que leur frère aîné ne soit pas seul. Et ils ne savaient toujours pas s’il était responsable de ce qui était arrivé ou non. Michael avait assuré que non, c’était un coup monté et William voulait le croire, il l’avait cru au début et dans d’autres circonstances, il aurait continué de le croire. Mais maintenant, il doutait. Parce qu’il savait ce que Michael avait fait à son épouse, même s’il ignorait quoi exactement, même si Rebecca était restée vague, il s’était passé quelque chose et cela, William ne pouvait plus l’oublier. Il était perdu, en colère contre Michael et en même temps effrayé à l’idée que celui-ci ne meurt. Tiraillé entre la raison et sa conscience. Il dormait mal en ce moment, il devait faire peine à voir, même si cela n’avait rien d’étonnant. Il donnait bien le change, au boulot, auprès de ses potes, il était doué pour ça. Presque. Mais il était véritablement crevé et il ne savait pas quand on le laisserait enfin tranquille. Quand sa propre conscience le laisserait tranquille.

Et soudain, il vit une silhouette familière se dessiner dans l’encadrement de la porte. Samuel. Une vague de soulagement le submergea en voyant son grand frère et il le salua d’un sourire fatigué. William avait l’impression que sa famille s’écroulait peu à peu et il se demandait quels autres secrets il allait encore mettre à jour, lui qui avait toujours cru que sa famille filait droit, était unie, par rapport à d’autres. « Salut » dit-il enfin, la voix rauque. Et comme Michael dormait toujours, il avait peur de le réveiller, alors il s’arracha de son fauteuil pour se diriger vers Samuel. « Y a pas de changement, c'est toujours... c'est toujours la même chose » reprit-il en désignant Michael. Il n’allait pas mieux qu’avant, pas plus mal non plus. Mais William, impatient comme toujours, aurait tellement aimé que cette affaire se résolve vite. Qu’il soit innocenté, qu’il aille mieux, que tout le monde reprenne sa vie exactement comme avant. Même si c’était impossible, idiot, naïf.
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Mer 13 Mai - 1:32~


- And we'll be carrying each other-  
(Ft William)




La semaine avait été rude. On pouvait difficilement faire pire. Michael avait été arrêté pour le viol de plusieurs jeunes femmes, mardi. Il avait appris son arrestation de la bouche de collègues. Il avait d'abord cru à un canular. Un canular de très mauvais goût. Mason et Willy avaient reçus les mêmes informations que lui alors ils avaient dû se faire une idée. Le fait de ne pas avoir été informé avant, lui laissait un goût amer. Il comprenait qu'on ne l'ait pas informé de son arrestation imminente pour le besoin de l'enquête. Il ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas été tenu informé à la minute où sa garde à vue avait commencé. C'était son frère. C'était un flic. Il aurait été chargé de l'enquête il aurait laissé le flic en question appeler toute sa famille. Hell il aurait été le flic chargé de l'enquête il aurait prévenu lui même sa famille pour qu'ils puissent se préparer. C'était pour lui la moindre des choses. Entre flics on se soutient. Entre flics c'est à la vie à la mort. C'était sa manière de penser mais ce n'était de toute évidence pas la manière de penser de ses collègues. Il savait qu'il était dur avec eux, qu'ils devaient être sous pression. C'était une grosse affaire, ils ne pouvaient pas se permettre de merder. Il comprenait mais c'était de Michael dont il s'agissait. Et Michael était innocent.

Son père faisait le mort. Il devait avoir des tas de choses à gérer. Des tas de choses qu'il ne pouvait sans doute pas imaginer. Samuel aurait juste aimer avoir de ses nouvelles. Il aurait juste aimer qu'on lui donne la marche à suivre. Il n'était pas l’aîné de la fratrie. C'était Michael. Il n'était pas l’aîné mais il était le plus responsable des deux. Michael était plus impulsif, plus imprévisible. Il était celui qui s'organisait, celui qui planifiait. Il était celui sur qui on pouvait compter, ou en tout cas il essayait de l'être. Avec l'arrestation de Mike, il savait qu'il devait être là pour le reste de la famille. Il devait être là mais il ne savait pas comment l'être. Il se renseigna auprès du bureau du procureur, essaya de rassembler le plus d'information possible. S'il pouvait comprendre ce qui s'était passé, peut être pourrait il le sortir de là. Il contacta aussi son avocat. Il voulait connaitre la stratégie qui allait être mise en place mais avant tout ça, il voulait savoir quand Michael pourrait sortir sous caution.

Les quatre jours entre le moment où il apprit que Michael avait été arrêté et sa libération sous caution lui semblèrent interminable. Il avait l'impression d'être sans arrêt scruté, d'être devenu un animal de foire. Il n'imaginait pas ce que Michael allait vivre quand il sortirait.

Il aurait aimé pouvoir avoir une grande conversation avec son frère aussitôt qu'il ait pu rejoindre son domicile mais ce n'était pas ce qui s'était passé. Michael était brisé, humilié et l'échange qu'ils avaient eu s'était avéré infructueux. Samuel se disait que ce n'était pas bien grave. Il y en aurait bien d'autre. Seulement, seulement alors qu'il pensait que la situation ne pouvait pas être pire, Michael tenta de se suicider.

Il était hospitalisé depuis. Mutique la plupart du temps. Ils se relayaient pour lui tenir compagnie mais aucun d'eux n'avaient à sa connaissance réussi à obtenir quoi que ce soit de lui.

Quand il arriva à l'hôpital ce soir là, Willy était déjà sur place.

Hey comment il va ? Comment tu vas ?

Son frère lui répondit qu'il n'y avait pas de changement. C'était toujours la même chose. Samuel hocha la tête tristement.

Viens je te paie un café.

Michael dormait. Michael dormait et il ne serait pas plus bavard quand il se réveillerait. Ils allaient juste devoir se débrouiller seuls. Ensemble, ils allaient devoir reconstituer le puzzle pour l'innocenter, pour le sortir de toute cette merde.

T'as l'air crevé. Est ce que tu dors ?




Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Mer 13 Mai - 14:29~




William était soulagé de voir son frère. Que Samuel passe seulement prendre des nouvelles ou prenne le relais de la surveillance, il était heureux de le voir dans n’importe quel cas. Il était important aux yeux du jeune homme que Michael soit soutenu, qu’importe ce qu’il ait fait, qu’importe ce dont il était responsable. Responsable. William détestait cette idée. Il la refusait complètement, sans doute parce qu’il était encore dans le déni, parce qu’il refusait d’admettre la réalité. Même si Michael était innocent de cette affaire, il n’était pas blanc comme neige. Il était brisé, détruit. Et Willy se sentait impuissant, sachant qu’il ne pourrait pas le sauver. Que personne ne pouvait le sauver. « J’en sais rien, il a p’tête décroché trois mots quand il était réveillé, il… Je sais pas si on peut dire qu’il va bien » leur aîné n’allait pas bien, de toute évidence. Et qui pourrait l’en blâmer ? William ignorait comment il aurait réagi dans de telles circonstances. Etre accusé de tels crimes… il n’était pas sûr qu’il y aurait survécu, en dépit de son optimisme légendaire. Et lui, comment il allait, voulut savoir Samuel. « Mieux que lui, je suppose. Ça va » assura le jeune homme. Ça aurait pu être pire. Il s’était rarement senti aussi seul de sa vie, même s’il pouvait compter sur certains amis, même s’il pouvait compter sur sa famille, il avait cette peur tenace qu’on finisse par lui tourner le dos. Parce qu’il était un Kennedy, parce que cette histoire salissait un nom réputé, un nom que l’on appréciait autant que l’on se méfiait. Une famille de flics. Qui ne rêvait pas de la voir tomber ?

Samuel lui proposa de lui payer un café et Willy approuva d’un hochement de la tête. Il en aurait sûrement besoin ! Il jeta un dernier coup d’œil à l’adresse de Samuel et referma doucement la porte de la chambre avant de suivre son frère à travers les couloirs. Il avait l’étrange impression de flotter, d’être ailleurs tout en étant ici, un effet certainement causé par le manque de sommeil. D’ailleurs, son grand frère lui demanda s’il dormait. William esquissa un sourire. « Ça m’arrive » l’humour, le déguisement derrière lequel William se réfugiait bien souvent, comme à son habitude. Une manière de se protéger. « Et toi ? Comment tu gères ça ? » il réalisait que, trop plongé dans ses pensées, il avait oublié de prendre des nouvelles de Samuel.  
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Ven 15 Mai - 1:20~


- And we'll be carrying each other-  
(Ft William)




Samuel n'avait pas Avery cette semaine et c'était probablement mieux comme ça. Peut être même qu'il devrait appelé Lauren pour lui demander de la garder avec elle pour un temps. Tant qu'elle était chez sa mère, elle pouvait avoir une vie normale. A la seconde où elle mettrait les pieds chez lui, elle ressentirait l'ambiance pesante. Elle aurait des questions pour lui probablement et il n'était pas prêt  pour lui répondre. Il ne savait pas si elle oserait poser la question qui fâche, la question qui était sous toutes les lèvres "Est ce qu'il est coupable ?". Il voulait que sa fille croit en la justice. Il ne voulait pas avoir à lui expliquer, qu'il y avait peut être des coups montés, que la justice n'était pas infaillible. Il voulait encore moins admettre que Mike puisse être coupable.

Il mentirait s'il disait que ça ne lui avait pas traversé l'esprit. Son frère avait l'air amoureux de Rebecca, tout avait l'air de rouler entre eux mais il n'était pas dans son couple. Peut être que tout n'était pas aussi rose, peut être que tout n'était pas aussi simple. Les filles grandissaient. Harper était à l'université, Maya allait suivre. Peut être que ça avait un impact sur leur couple.  Michael avait connu des heures sombres. Il avait frôlé la mort, perdu des proches, et même sans ça. Michael était impulsif, colérique. Mais impulsif et colérique ne voulait pas dire violeur de femmes.

Il n'en savait rien. Il ne savait pas quoi en penser. Michael était son frère. C'était un flic. Il se devait de lui être loyal. Il se devait de lui laisser le bénéfice du doute.

Rebecca ne s'était pas précipité pour contacter son avocat. Elle avait appelé une ambulance pour lui mais elle n'était pas 24 heures sur 24 à son chevet comme elle avait pu l'être quand il avait été blessé par balle. De ça aussi il ne savait pas quoi en penser. Devait il en conclure qu'elle le croyait coupable ? Avait elle des informations qu'il n'avait pas ? Il ne pouvait pas aller lui poser la question. Ce serait déplacé.

Il passa à l'hôpital et y trouva Willy. Il lui demanda comment allait Mike. Son frère lui répondit qu'il n'avait pas décroché plus de trois mots. Samuel soupira. Il détestait cette situation. Il détestait ce sentiment d'impuissance.

Ok...c'est déjà mieux qu'hier je suppose.

Il lui demanda comment il allait. Willy lui répondit que ça allait mieux que Mike, que ça allait. Samuel hocha la tête, n'en croyant pourtant pas un mot. Il voulait bien croire qu'il allait mieux que Michael mais Willy n'allait pas bien. Aucun d'eux n'allait bien.

Hum

Samuel lui proposa de prendre un café. Michael dormait et Willy l'avait suffisamment veillé pour aujourd'hui. Son petit frère avait une petite mine. Il lui demanda s'il arrivait à dormir. Willy lui répondit que ça lui arrivait.

Il faut que tu te reposes. Il faut que tu prennes soins de toi Willy.


Willy lui demanda comment il gérait, comment il allait. Samuel haussa les épaules.

J'en sais rien. J'ai toujours dû mal à y croire. Je crois que j'arrive pas à m'y faire. J'ai l'impression d'être dans un mauvais rêve. Tout ça parait tellement dingue.




Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Ven 15 Mai - 16:28~




William tâcha de sourire quand Samuel fit remarquer que c’était déjà mieux que la veille, que Michael ait vaguement parlé. Il se raccrochait à ça. Se raccrochait à son optimisme légendaire, à sa capacité à voir le verre à moitié plein quand d’autres le voyaient à moitié vide, mais il savait que ça n’allait pas tenir longtemps. Que ce qui arrivait à Michael, ce qui était en train de faire exploser sa propre famille, allait finir par faire exploser celle des Kennedy. C’était déjà un peu le cas, même s’ils se serraient toujours un peu les coudes. « Merci du conseil, papa » répondit le jeune homme sur un ton sec, plus sec qu’il ne l’aurait voulu. Ce n’était qu’une plaisanterie, même si Willy avait longtemps charrié ses aînés à ce sujet. Lui, il était le bébé de la famille, quand ses aînés étaient tellement… adultes. Douze années séparaient William de Samuel, autant dire une éternité. Le jeune homme poussa un soupir avant de tenter de se rattraper. « Désolé, c’est juste… Un cauchemar, comme tu dis. Et on peut rien faire pour ça, absolument rien. J’aurais juste aimé me sentir un peu moins impuissant, j’veux dire… on est flics, merde. On devrait pouvoir trouver des preuves de son innocence, on devrait… pouvoir faire quelque chose » mais c’était un jeu dangereux, un jeu qu’il valait mieux éviter. Surtout que William n’avait pas beaucoup d’expérience dans le milieu, et son impulsivité risquait de lui faire commettre des erreurs. Mais il devait essayer, au moins pour Michael. « Et en même temps, je croyais le connaître. J’croyais vraiment le connaître. Mais s’il a vraiment fait ça, s’il a… Comment on va s'en sortir ? » depuis les révélations de Rebecca, Willy doutait. Et ces révélations étaient en train de le bouffer, même s’il ne voulait pas, il ne pouvait pas en parler pour respecter son secret, il réalisait tout à coup qu’il n’était peut-être pas aussi fort qu’il ne l’aurait voulu. Pour se changer les idées, il attrapa son gobelet de café et le porta à ses lèvres. Tant pis s’il était trop chaud, tant pis s’il lui brûlait la gorge. « T’as une piste, toi ? » demanda-t-il soudain à son frère en levant des yeux plein d’espoir vers lui.
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Sam 16 Mai - 3:04~


- And we'll be carrying each other-  
(Ft William)




Il ne savait pas trop à quoi s'attendre en arrivant à l'hôpital. Michael ne parlait pas. Il était là sans l'être. Samuel l'avait déjà vu sombrer après sa blessure ou en tout cas il pensait l'avoir vu sombrer mais ça n'avait rien à voir avec ça. Cette fois c'était différent. Cette fois il touchait le fond et il ne savait pas comment l'aider. Il passait quand il avait un moment mais il n'était même pas sûr que ça ait un quelconque impact sur Michael. Quand il arriva Willy était déjà à son chevet et il lui proposa d'aller boire un café avant qu'il ne prenne le relai. Willy avait une sale mine. Il paraissait fatigué, épuisé même. Samuel lui conseilla de se reposer, de prendre soin de lui. Il eu pour réponse un "merci du conseil papa". Samuel leva les yeux au ciel avant de se passer une main sur le visage. Willy s'excusa après quelques secondes. Il était tendu. Ils l'étaient tous.

T'inquiète. Je sais. Je.

Il soupira.

Et puis je te dis ça comme si ça n'était pas vide de sens. Prends soin de toi. Comme si tu ne le ferais pas dans d'autres circonstances. Comme si c'était aussi simple que ça.

Willy admit qu'il se sentait impuissant, terriblement impuissant.  Samuel ressentait la même chose. Il ne pensait pas s'être senti un jour aussi - aussi perdu, aussi inutile. Il se contenta d'hocher la tête alors que Willy poursuivit. Il lui dit qu'il pensait le connaitre mais les choses n'étaient plus si simple. Il lui demanda ce qu'ils feraient si Michael l'avait vraiment fait. Samuel ouvrit la bouche avant de la refermer.

Qu'est ce que tu veux dire tu pensais le connaitre ? Est ce que tu sais quelque chose ?

Il soupira.

Il reste notre frère. S'il a.


Il secoua la tête.

J'en sais rien. S'il l'a fait alors je sais pas si on devrait le soutenir. Mais- Je pense pas qu'il soit capable de faire un truc comme ça. C'est peut être naïf de ma part mais  je peux pas me résoudre à le croire coupable.


Willy lui demanda s'il avait une piste.

Non. J'aurais aimé qu'on puisse interroger Michael. J'aurais aimé qu'il nous dise sur quoi il bossait, qu'il nous dise s'il connaissait bien les femmes qui l'accusent. J'aurais aimé pouvoir parler à ses collègues mais je ne veux pas aggraver sa situation. Je veux pas qu'on puisse nous reprocher de vouloir faire pression sur des témoins potentiels. Et toi ? T'as quelque chose ?




Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Sam 16 Mai - 19:06~




William savait pertinemment qu’il avait besoin de repos, comme tous d’ailleurs. Il n’avait pas envie d’être celui que l’on plaignait alors que tous vivaient des moments difficiles, que lui-même n’était pas le plus à plaindre. Sans doute était-ce dû à sa place particulière au sein de la famille, celui qui était arrivé après tous les autres, même après Mason, comme le dernier wagon d’un train déjà en marche et lancé à toute vitesse. Il était celui qu’on avait toujours protégé, et longtemps cette situation lui avait plu. Aujourd’hui, les choses n’étaient forcément plus les mêmes, mais il était parfois difficile pour lui d’être pris au sérieux, de s’affirmer. Quand Samuel lui demanda ce qu’il entendait par ses paroles mystérieuses, il haussa les épaules. « Non, je… Je peux pas… je peux pas trahir sa confiance. J’sais pas si elle me le pardonnerait… » il n’avait pourtant rien promis à Rebecca. Elle ne lui avait pas demandé de garder le secret… du moins, il ne s’en rappelait pas. Cette conversation était floue, d’autant plus qu’elle s’était terminée autour de plusieurs verres de whisky qui lui avaient fait le plus grand bien. Il ne gardait du reste de la soirée qu’un souvenir brumeux. « Ouais, notre frère » confirma William en essayant d’y mettre de la conviction.

« Moi non plus, je crois pas qu’il soit capable d’un truc pareil, mais est-ce qu’on… est-ce qu’on connaît vraiment bien les autres ? Ses amis, les membres de sa propre famille ? » il leva un regard scrutateur vers Samuel, comme si tout à coup, il ne lui faisait pas confiance. « Je veux dire, si on met à jour un secret pareil, si on découvre que Mike, le Mike qu’on connaissait… a fait des trucs horribles. Alors qui sait ce qu’on pourrait découvrir d’autre ? Qui sait ce que les autres cachent, finalement ? » la fatigue lui embrouillait les idées, il avait l’impression de se mélanger les pinceaux, que Samuel ne comprendrait pas ce qui était de toute façon incompréhensible. Mais leurs parents, leur autre frère, même Mason. Les connaissait-il vraiment ? Willy s’adossa contre le mur le plus proche et souffla « C’est comme s’il était devenu un étranger, tout à coup. Comme si on le connaissait plus… » peut-être était-ce cela finalement, grandir, devenir un adulte. Réaliser que ceux que l’on connaissait, ceux que l’on aimait et que l’on idéalisait sûrement un peu aussi, possédaient en réalité une part d’ombre. Une face cachée qui pouvait être cruelle, qui pouvait être dangereuse. Et Willy n’était assurément pas prêt à ça. « Pas encore. Mais je cherche. J’ai appelé un de ses collègues, un de ses potes. Je crois que je peux avoir confiance en lui, je crois qu’il a envie de l’aider, lui aussi » Michael n’était pas tout seul, jamais. Pour le moment, du moins. Alors William espérait que son frère aîné allait s’en souvenir avant qu’il ne soit trop tard.
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Dim 17 Mai - 22:49~


- And we'll be carrying each other-  
(Ft William)




William n'était pas clair. Il lui dit qu'il pensait connaitre Michael comme s'il avait fait une découverte. Il semblait être tombé de haut. Samuel lui demanda s'il avait appris quelque chose. Il fronça les sourcils quand son frère lui dit qu'il ne pouvait pas répondre, qu'il ne pouvait pas trahir sa confiance. Mais merde de qui parlait t'il ? Il ajouta un "Je ne sais pas si elle me le pardonnerait". Une femme donc. Les options étaient réduites.

De qui tu parles William ? Qui t'as fait promettre de ne rien dire ? Est ce que c'est  Mason ? Rebecca ? William si tu sais quelque chose il faut que tu le dises. Ça pourrait nous servir ou si. Si ça l'incrimine j'ai le droit de savoir. On en aura besoin pour le protéger.

Il y avait aussi leur mère mais il ne la voyait pas faire des révélations à Willy. Il ne la voyait pas faire de révélations tout court. Il fallait d'ailleurs qu'il l'appelle. La pauvre devait être complètement perdue. Samuel essayait de réfléchir il y avait aussi les filles de Mike. Est ce que Willy leur avait parlé ? Le plus logique semblait être Rebecca. Est ce qu'elle le soupçonnait d'aller voir des prostitués ?

William lui dit qu'il ne le pensait pas capable d'avoir fait ce dont on l'accusait. C'était déjà ça. Quoi qu'il est appris c'était grave mais pas grave à ce point. Willy ajouta qu'il ne le croyait pas capable de ça mais qu'il ne le connaissait plus et qu'il n'était pas certain de connaitre qui que ce soit. Samuel passa une main sur son visage. Willy avait raison. Il savait qu'il avait raison mais il ne pouvait pas raisonner comme ça. Il ne voulait pas raisonner comme ça.

Hey hey regarde moi. Tu peux avoir confiance en moi. Tu pourras toujours avoir confiance en moi. Il y a des choses qu'on ne se dit pas. Parce que. J'en sais rien par pudeur, par honte ou. Mais tu peux compter sur moi. Tu peux avoir confiance en moi. Et je sais. Je sais que je peux avoir confiance en toi. Michael. Michael je peux pas croire qu'il ait fait un truc pareil mais c'est pas nous. Michael, il est plus sombre.

Il soupira. Est ce que c'était vrai ? Est ce qu'il pouvait en être sûr ? Il ouvrit la bouche puis la referma. Il avait raison. Michael était comme un étranger et il ne savait pas depuis quand c'était le cas. Depuis quand ils ne communiquaient plus assez.

Hum oui et t'as raison. On devrait être plus ouvert les uns avec les autres. Et j'espère que tu sais que tu peux tout me dire. Et quand j'ai dis qu'il y avait des trucs dont je ne parlais pas forcément c'est des trucs du genre. Je me suis inscrit dans un club de rencontre. Je l'ai pas dit parce que je trouve que ça fait un peu con. C'était avant, avant tout ce qui est arrivée avec Michael. Je sais pas ce que ça va donner ni si je vais continuer. Je suis pas vraiment d'humeur en ce moment mais. Je suis fatigué d'être seul, de rentrer dans un appartement vide.

William lui demanda s'il avait des pistes. Il n'avait malheureusement pas grand chose. Willy lui dit qu'il allait parler à un de ses collègues. Il avait confiance en lui.

Okay okay tant mieux. C'est bien. C'est déjà quelque chose. Je vais essayer d'appeler son avocat demain ou après demain pour voir s'il a des nouveaux éléments.  




Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Lun 18 Mai - 18:42~


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William devait lui dire, il devait lui parler de ce qu’avait dit Rebecca. C’était trop gros pour être dissimulé, il le savait, et en même temps il avait peur. Peur de perdre la confiance de sa belle-sœur, peur de créer un scandale pire encore que celui qui existait déjà… et en même temps, ça ne pouvait pas être pire. Ils avaient déjà touché le fond, à moins de creuser encore, ils ne pouvaient que remonter. A moins qu’il se trompait, à moins qu’ils n’aient toujours pas touché le fond et qu’en réalité, ils étaient tous encore en train de tomber. Une chute vertigineuse, une chute qui serait douloureuse. « Rebecca, ouais » lâcha-t-il finalement, vaincu. Il but une gorgée de café avant de se détourner légèrement. Le regard de Samuel le brûlait littéralement, lui faisait mal. « Je sais pas exactement dans les détails, elle m’a rien dit de plus, mais je crois… Non, j’suis sûr. Michael a déjà été violent avec elle. Je sais pas si ça a été une fois, plein de fois, je… j’en sais rien. Mais c’est arrivé. Elle me l’a dit quand je suis allé la voir pour m’assurer que ça allait » mais évidemment, ça n’allait pas. Ça ne pouvait pas bien aller, vu les circonstances. Il avait voulu s’emporter, il avait voulu confronter Michael, mais il n’en avait pas eu le temps. Et maintenant que son frère avait fait sa tentative de suicide, l’enfoncer davantage serait bien trop cruel, William n’était pas comme ça, bien au contraire.

Et pourtant, de la colère, il en avait. De l’incompréhension. Il poussa un soupir avant de relever les yeux vers Samuel qui lui assurait qu’il pouvait avoir confiance en lui. Et il hocha la tête. Bien sûr, il était logique qu’ils ne se disent pas tout, Willy n’en avait d’ailleurs aucune envie, parce qu’il avait honte de certains comportements, et certaines pensées demeuraient forcément secrètes. Mais la confiance allait bien au-delà de ça. C’était bien plus profond. La confiance était le ciment de toute relation, après tout. « Ouais, ouais. Je sais » et puis contre toute attente, il laissa échapper un léger rire. « Dire que j’avais toujours voulu lui ressembler, pendant longtemps, il était tout ce qu’on pouvait admirer, il était… tout » et par moments ses parents voyaient dans certaines de ses attitudes un mini Michael, le côté sombre en moins évidemment. Mais William était impulsif aussi, il était populaire, il se battait pour les causes qui lui paraissaient justes. La ressemblance s’arrêtait là. Et puis Willy se figea quand Samuel lui avoua finalement quelque chose, une chose à laquelle il ne s’attendait pas. « Quoi… T’es sérieux ? Un club de rencontres ? » William se mordit la lèvre pour ne pas rire devant cet aveu qui permettait au moins de dérider un peu l’ambiance devenue bien trop lourde pour lui. Il n’y avait pas de quoi en rire, et pourtant, il en avait bien besoin en cet instant. « Et ça marche ? T’as déjà rencontré quelqu’un ? » il était curieux, peut-être qu’il devrait s’y inscrire, lui aussi. Juste pour rigoler. « Moi, j’trouve ça cool, en vrai. J’supporterais pas non plus de rentrer dans un appart vide, d’être seul… » il avait Mason, heureusement, puisqu’ils vivaient ensemble. Et sinon, il découchait très souvent, dormait sur le canapé d’un pote, dans le lit d’une fille, au choix.  
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Mar 19 Mai - 16:13~


- And we'll be carrying each other-  
(Ft William)




Samuel lui demanda de quoi il parlait. Il avait bien compris que Willy avait appris quelque chose qui changeait sa vision de Mike mais quoi ? Et tout aussi important de qui avait il l'information. Il finit par lâcher l'information. Rebecca. Rebecca lui avait dit quelque chose. Samuel fronça les sourcils. Il avait le sentiment que c'était vraiment mauvais et qu'il ne voulait pas vraiment savoir mais il le fallait. Il fallait qu'il sache ce qu'il se tramait.

Okay. Okay Qu'est ce qu'elle a dit ?

Willy finit par lui dire que Rebecca lui avait avoué qu'il avait été violent avec elle. Il n'avait apparemment pas de détail. Merde. Merde merde merde. Il ne savait pas si c'était arrivée une fois ou si c'était quelque chose de fréquent.

Elle t'a dit quand ? Elle t'a dit ? Merde. Okay. Violent ? Est ce qu'on parle de coups ? Est ce qu'il l'a frappait ? Est ce que- Est ce que ça pouvait être que des insultes ?

La question était con et il en avait conscience. Il se passa une main lasse sur le visage.

Est ce qu'il frappait les filles ?

Il ne pouvait pas imaginer Michael faire une chose pareil. Il supposait que Willy avait raison peut être qu'il ne le connaissait pas. Peut être qu'ils ne se connaissaient pas.

Est ce qu'elle en a parlé à quelqu'un d'autre ? 

Il s'en voulait de raisonner comme ça mais s'ils voulaient avoir une chance de sortir Michael de la merde, il ne fallait pas que ça sorte pendant le procès.
Willy lâcha un rire nerveux avant de lui dire qu'il avait toujours voulu ressembler à Michael, qu'il l'admirait. Samuel lui sourit tristement.

Il nous a montré la voie. C'était un bon flic, un bon père, un bon mari. Il avait tout. Je croyais qu'il avait tout. Qu'est ce qui a pu se passer ? 

Ils savaient ce qu'il s'était passé. Il avait prit une balle. Il avait perdu des proches. Mais est ce que ça justifiait tout ? Est ce que ça justifiait ça ?

Samuel assura à William qu'il pouvait avoir confiance en lui, qu'il ne lui disait pas tout mais qu'il pouvait toujours compter sur lui. D'ailleurs puisqu'ils étaient honnêtes l'un envers l'autre, il lui avoua qu'il s'était inscrit à un club de rencontre. Bien sûr Willy se moqua de lui mais ça il s'y attendait. Il lui demanda s'il avait rencontré quelqu'un.

Non pas encore. J'ai participé à un speed dating mais ça n'a pas donné grand chose. Je pensais aller à un de leur cours de cuisine... C'est bientôt. Je sais pas.

Willy lui dit qu'il trouvait ça plutôt cool et qu'il comprenait la démarche. Il ne supporterait pas non plus de se retrouver seul dans un appart.

Quand il y a Avery ça va mais quand elle est chez sa mère je tourne en rond. Je lui ai demandé de la garder plus longtemps avec tout ce qu'il se passe avec Michael. Je veux pas qu'elle ait à supporter l'ambiance pesante. Si ça dure trop je la récupérerai bien sûr mais pour l'instant. Pour l'instant elle est plus heureuse là bas.





Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Mar 19 Mai - 20:02~


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William avoua. C’était la seule chose à faire, même s’il s’en voulait déjà, même s’il allait culpabiliser, il n’avait pas d’autre choix que d’expliquer ce qu’il savait. Parce qu’il s’agissait de Samuel, de ce frère en qui il avait confiance, à priori. Il s’agissait de la famille et d’un secret si lourd que Willy ne saurait le porter seul. « Non, non… Elle en a pas dit plus et j’ai pas osé lui demander des détails, c’était déjà assez compliqué comme ça. Mais je crois que c’était pas des insultes, c'était physique » reconnut-il. Elle n’avait pas été très explicite, mais il l’avait lu dans son regard. Il n’en revenait pas d’avoir une telle conversation avec son frère. N’en revenait pas de se trouver ici, dans ce foutu hôpital, à deux pas de son frère qui avait tenté de se suicider. Et puis il secoua la tête. « Non, elle a été catégorique, s’il l’avait fait elle l’aurait quitté alors non. Il n’a rien fait aux filles » pas directement, en tout cas. Willy soupçonnait qu’elles puissent être au courant, qu’elles aient vu ou entendu quelque chose, mais il n’en savait rien. De nouveau, il secoua la tête sans répondre. Non, elle n’en avait parlé à personne. Et il ne savait pas pourquoi elle l’avait dit à lui, le dernier de la fratrie, le môme comme il apparaissait bien souvent aux yeux de tout le monde. Le petit frère passe-partout. Lui qui avait souvent eu l’impression d’être le dernier au courant était le tout premier cette fois, et il détestait se retrouver dans cette position. « Mais maintenant… j’me demande ce qu’on doit faire. On en a pas parlé, de l’après, mais… On peut pas rester les bras croisés, Sam » en son âme et conscience, il en était incapable. Mais cela signifiait dénoncer leur propre frère et ça, Willy n’était pas sûr de le pouvoir. Putain, il était coincé.

Terminant son gobelet de café, il visa la poubelle à quelques mètres, comme si c’était un panier de basket-ball, et visa. Le gobelet atterrit droit dans la cible. « On sait tous ce qui s’est passé » répondit-il sombrement en s’adossant de nouveau au mur. C’était sa hantise, à Willy, même s’il essayait de ne pas y penser. De vivre un truc comme ce qu’avait vécu Michael. Et en même temps, c’était ça les risques du métier, ça faisait partie du jeu. Et il l’avait accepté. « Un cours de cuisine. Wow, de mieux en mieux » il rit, ça lui faisait un bien fou. « Au moins, tu vas pouvoir me préparer un bon petit plat la prochaine fois que je débarquerai chez toi en ayant la dalle » suggéra-t-il. Il hocha la tête, comprenant Samuel. Il était normal qu’Avery passe plus de temps chez sa mère vu tout ce qui se passait, elle devait être tenue loin de ces emmerdes, il fallait la protéger avant tout. Après une longue réflexion, il reprit « T’sais quoi ? On a qu’à sortir, un de ces jours. J’suis sérieux, j’connais plein de bars sympas, et j’t’assure qu’il n’y a pas que des jeunes, y a de tout. On sort tous les deux, on boit un peu, on s’éclate. Et tu comprendras ce que faire la fête avec William Kennedy signifie vraiment » il se fendit d’un large sourire. C’était bien un truc de William de balancer une idée pareille, alors que ça n’était plus franchement de l’âge de Samuel, plus son délire. Mais Willy s’en moquait, il voulait juste se changer les idées. Et aider son frère à faire de même.
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Jeu 21 Mai - 0:23~


- And we'll be carrying each other-  
(Ft William)




William lui avait avoué qu'il avait appris que Mikey violentait sa femme. Il n'avait pas beaucoup de détails. Rebecca ne lui avait apparemment pas dit grand chose. Samuel supposait que ça expliquait beaucoup de chose sur le comportement actuel de Rebecca. Il comprenait que de prouver l'innocence de Michael puisse ne pas être une priorité pour elle. La situation était tellement invraisemblable, il avait toujours du mal à y croire.  William lui dit qu'il n'avait pas osé demandé de détails sur la nature des violences. La situation était suffisamment compliqué comme ça. Samuel hocha la tête. Il lui demanda s'il savait s'il avait touché aux enfants. Willy lui répondit que non. Elle avait été catégorique. Elle l'aurait quitté s'il leur avait fait du mal. Devaient ils pour autant sans réjouir ?

C'est déjà ça je suppose. J'aurais-J'aurais tellement aimé qu'elle nous en parle ou qu'ils nous en parlent. Je comprends que c'est pas des trucs qu'on dit comme ça en plein milieu d'un repas de famille. Mais putain c'est tellement grave. Et peut être qu'on aurait pu l'aider à le convaincre d'aller voir un psy ou je sais pas. Organiser une sorte d'intervention.

Ça aurait peut être été un échec mais tenter quelque chose était toujours mieux que de ne rien tenter du tout. Il se sentait tellement impuissant. Willy lui dit qu'ils n'avaient pas parlé de l'après. Tellement de choses s'étaient passés, ils étaient dans la gestion de l'urgence, de l'immédiat, du maintenant. Mais Willy avait raison, que se passerait il après ?

Je sais. Je sais t'as raison. Est ce que Rebecca t'as dit ce qu'elle comptait faire ? Si elle voulait le quitter, divorcer ? Si oui j'imagine que je le prendrais dans mon appart ou alors il pourrait peut être retourner chez papa et maman. Si elle veut toujours de lui. J'en sais rien. Il faudra être là pour elle et pour Maya. On peut plus le laisser sombrer. Il faut qu'il s'engage à voir un psy. Il a besoin d'aide. Plus d'aide qu'on ne pourra lui apporter.

Samuel ne comprenait pas que Michael ait pu tomber si bas mais Willy avait raison. Ils savaient tous ce qui s'était passé. Il baissa la tête, se grattant le haut du crâne. Quelle situation de merde ! Il accepta les moqueries de son frère qui permet de détendre un peu l'atmosphère.

Oh ne rêve pas. C'est pas un cours ou deux qu'il me faudrait pour faire quelque chose de comestible.


Willy lui dit qu'ils avaient qu'à sortir un soir. Aller dans un bar, boire, s'éclater. Il lui assura qu'il n'y avait pas que des jeunes. Samuel fronça les sourcils.

T'as conscience que je suis jeune encore jeune pas vrai ? Mais ce serait avec plaisir. Je crois que j'ai besoin d'une bonne cuite. Dis moi le jour et l'heure et je serais ton homme.




Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Jeu 21 Mai - 22:29~


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William, toujours adossé contre le mur, écoutait Samuel dire que cette affaire était grave, que Michael aurait dû leur en parler, qu’ils auraient pu faire quelque chose. Le convaincre d’aller voir un psy. Organiser quelque chose. « T’sais pas que c’est pas le genre de trucs dont on peut le convaincre facilement. Rebecca avait essayé, mais… ça n’a pas tenu » il releva les yeux vers son frère. Il se sentait tellement las, ce soir-là, et ce n’était pas seulement par le manque de sommeil, par cette fatigue qui l’enveloppait et le plongeait dans un état second. Toute cette histoire le fatiguait, parce qu’il n’était pas prêt pour l’affronter, parce qu’il avait l’impression de ne pas être aussi fort que ses aînés. Il avait été élevé sur le même modèle, même si la pression était sûrement moins importante sur lui, le petit dernier, qui avait déjà trois frères avant lui. Lui, il n’avait plus rien à prouver, il était donc libre de faire ce qu’il voulait, d’être qui il voulait. Mais ça n’empêchait pas qu’il devait être un homme, comme les autres. Et un homme était fort, sûrement pas vulnérable comme il avait l’impression de l’être en cet instant. « J’en sais rien, elle me l’a pas dit. Je réalise que j’aurais sûrement dû lui poser plus de questions, mais c’était pas le bon moment » avec du recul, il se disait qu’il avait un peu merdé. Mais il était sous le choc de toutes ces révélations, abasourdi, il n’avait pas pensé à tout ce qu’il aurait dû lui demander.

Samuel commençait à se projeter, à songer à ce qui se passerait ensuite. S’ils se séparaient, où irait Michael, comment ils feraient, il faudrait l’aider. Et s’il était coupable ? Cette foutue question qui revenait sans cesse depuis des jours, des semaines. Coupable, innocent. « S’il accepte de l’aide… S’il accepte de s’en sortir. Mais ça, on en sait rien » répondit finalement le jeune homme en poussant un soupir. Il n’arrivait pas à se projeter autant que son frère aîné. « C’est pas dans mes habitudes d’être pessimiste. J’arrive juste pas à voir comment on pourra se sortir de ça » avec le temps, peut-être. Le temps guérissait tout, après tout, Willy était bien placé pour le savoir. Mais, pour se changer les idées et parce que la fête, c’était ce qu’il savait faire le mieux, il proposa à Samuel de sortir, un de ces jours. D’aller picoler dans un bar, de faire la fête, d’oublier tout ça. Avec une bonne ambiance et une bonne musique, on pouvait tout oublier, William en savait quelque chose ! « Evidemment, t’es même le plus jeune de nous deux, je l'ai toujours dit » assura-t-il en riant finalement. « Faut que je vois en fonction de nos plannings, mais tu verras, ce sera cool, la meilleure soirée de ta vie ! » William avait l’art d’exagérer, aussi.  
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Sam 23 Mai - 1:13~


- And we'll be carrying each other-  
(Ft William)




Il s'en voulait de n'avoir rien vu, de n'avoir rien fait. Il aurait aimé pouvoir trouver une solution. Il aurait aimé qu'il y ait une solution simple, une solution toute trouvé. Une intervention, un psy qui aurait réglé leur problèmes en un claquement de doigts. Il aurait aimé que ce soit simple mais rien ne l'est jamais. William lui apprit que Rebecca avait essayé. Elle avait essayé de le convaincre sans grands résultats. Samuel soupira.

Tu sais si- Tu sais si c'était il y a longtemps ?

William avait raison. Ils devaient commencer à se projeter. Ils devaient trouver des solutions, des moyens de sortir de cette situation. Ça les aiderait s'ils savaient ce que Rebecca comptait faire, si elle comptait rester ou si elle comptait le quitter. Rebecca n'avait rien dit à William et il s'en voulait de ne pas avoir poser la question mais il avait raison, le moment ne s'y prêtait pas.

Non non je comprends. C'est déjà une bonne chose que tu aies pu être là pour elle. J'aurais dû passer la voir aussi mais avec tout ce qui s'est passé. Je crois que je ne saurai pas quoi lui dire.

Willy qui était toujours si optimiste d'habitude, peinait aujourd'hui à croire que Michael puisse s'en sortir. Et il avait raison, Michael était tellement au fond du trou, il était difficile d'imaginer qu'il puisse se relever de tout ça. Cependant Samuel en était convaincue il le fallait.

Il a pas le droit de baisser les bras. Il a deux enfants. Il a une famille. Il va devoir se battre. On peut pas le laisser baisser les bras. Et on peut pas baisser les bras. On vaut mieux que ça. On est plus fort que ça.

Ou pas mais ils se devaient d'y croire. Ils se devaient de se battre.
En attendant une soirée pour se changer les idées lui semblaient de plus en plus tentante. Il sourit et secoua la tête au commentaire de son frère.

Tu feras pas le malin dans quelques années quand t'auras mon âge.


William lui dit qu'il devait regarder quand ils pourraient se faire ça mais que ça serait la meilleure soirée de sa vie. Il avait envie de ça, envie d'un peu de normalité.

Je te prends aux mots.





Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Dim 24 Mai - 12:59~




Samuel souhaitait plus d’informations sur ce qui était arrivé à Rebecca, au sein de son couple avec Michael. C’était légitime, même si à mesure qu’il parlait, William sentait la nausée le gagner. Il n’en revenait pas d’avoir une telle conversation avec son frère, en réalité il n’en revenait pas de grand-chose, en ce moment. Tout avait l’air d’être un cauchemar qui s’étirait inlassablement, un cauchemar un peu trop réel. « J’en sais rien, elle l’a pas dit exactement, mais je crois pas… Je crois que c’est récent » tout dépendait de ce qu’il appelait longtemps, en fait, mais William ne posa pas la question. Et il n’était pas sûr que ce soit utile de situer tout ça dans le temps, si cela changerait quoi que ce soit… Michael avait déjà été violent avec Rebecca. Une fois, deux fois, peut-être plus. Il ne voulait pas le savoir. Le jeune flic sentit ses mains trembler, il réprima un haut-le-cœur. Cette situation le dépassait complètement. « Est-ce qu’on doit en parler aux autres ? Mason, Thomas… Tu crois qu’on doit leur dire ? » s’enquit-il enfin en levant les yeux vers son grand frère. Pas leurs parents, il n’avait même pas pensé à eux. William ne voyait pas comment annoncer une telle chose à leurs parents, déjà que songer le dire aux autres le révulsait. « Ouais. J’ai pas vraiment su quoi lui dire non plus dire… J’crois que j’avais honte. De rien avoir vu, tu vois ? Je squattais parfois là-bas, j’y allais pour les voir, tous et… J’ai rien vu. Je sais ce que tu vas dire, personne n’a rien vu, j’ai pas à me sentir coupable, mais… ça change rien » déplora-t-il. Il avait été si aveugle, putain.

Samuel assura que Michael n’avait pas le droit de baisser les bras, il avait une famille, mais William répondit par un sourire goguenard. Non il n’avait pas le droit, il avait raison, mais dans un sens qui pourrait le lui reprocher ? Les gens craquaient non pas par faiblesse, mais parce qu’ils étaient été forts trop longtemps, c’était l’un de ses principes. Et sa famille, elle avait l’air de se désintégrer peu à peu. « Ouais, si tu le dis » dit-il enfin en hochant gravement la tête. Il voulait tellement y croire, lui aussi. Ils étaient plus forts que ça. Plus forts que tout le reste. Mais la force, parfois, ne suffisait pas toujours. Pour changer de sujet et tenter d’améliorer un peu l’ambiance, William lui proposa de sortir, un de ces jours, et l’idée semblait plaire à son frère. Willy finit par sourire et plaisanta « J’espère que j’serai aussi beau que toi en approchant de la quarantaine, mais on a de bons gênes chez les Kennedy, j’me fais pas trop de soucis pour ça » dans une quinzaine d’années, bon sang. Il ne voulait même pas se projeter à l’année suivante, alors quinze ans, très peu pour lui.    
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Mer 27 Mai - 1:24~


- And we'll be carrying each other-  
(Ft William)




Samuel essaya de récupérer son calme. Il était choqué par ce qu'il venait d'apprendre. Il était choqué que Michael ait pu faire une chose pareil. Il était choqué mais devait il l'être ? C'était de Michael dont il s'agissait. Choqué il aurait pu l'être pour Thomas, pour Willy mais n'était il pas naïf de l'être pour Mike ? William lui demanda s'il pensait qu'ils devaient le dire aux autres. Thomas et Mason avaient ils besoin de l'apprendre ? Samuel se passa une main sur le visage, réfléchissant aux conséquences que ça pourrait avoir.

Je -Ils ont besoin de savoir. Si on veut l'aider. Il faut qu'on se dise tout. Il faut que tout soit sur la table. S'il y a un procès dieu sait ce qui pourrait sortir. Ils le feront passer pour un monstre. On a besoin de savoir. On a besoin de savoir à quel point il est dans la merde.

William lui avoua qu'il n'avait pas su quoi dire à Rebecca. Que dit on à sa belle soeur après qu'elle ait avoué avoir essuyé les coups de son mari ? Il lui dit qu'il avait eu honte. Honte de n'avoir rien vu. Samuel ouvrit la bouche puis la referma. Willy lui dit qu'il savait ce qu'il allait dire, qu'il ne pouvait pas savoir, qu'il n'avait pas à se sentir coupable. Il avait raison ça ne changeait rien. Ça n'enlevait pas ce sentiment d'impuissance. Samuel hocha la tête.

Tu sais maintenant. La question c'est qu'est ce que tu vas faire de l'info petit frère.

Il savait maintenant. La question s'appliquait à lui aussi. Qu'allait il faire ? Il n'en savait strictement rien mais il supposait que ça faisait partis des choix qui le définirait en tant que personne. Il soupira et avala une nouvelle gorgé de café. Willy avait l'air tellement éteint.

Regarde moi. On peut affronter ça. On peut se remettre de ça.

Ils n'avaient pas d'autres choix. Michael n'avait pas d'autre choix. Ils devaient avancer. Ça ne pouvait pas s'arrêter comme ça. Il refusait que ce soit la fin. Il refusait que Michael s'en aille comme ça.
Heureusement ils partirent sur une conversation plus légère. Ils iraient boire un verre. Pas ce soir mais bientôt. Willy lui présenterait les lieux où il aimait faire la fête.

Hum je sais pas. J'étais plus beau à ton âge mais coupe tes cheveux et on pourra peut être faire quelque chose de toi.


Il lui sourit. Peut être le premier vrai sourire depuis le début de la soirée.




Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ Jeu 28 Mai - 18:09~




William l’avait dit à son frère, parce qu’il ne voulait pas lui cacher une telle chose, parce qu’il s’agissait de Samuel et il avait confiance en lui. Mais il ne savait pas s’il fallait le dire aux autres, bien sûr que dans le fond Mason et Thomas devaient être au courant, Willy ne voulait pas leur cacher ça, il n’aurait pas voulu qu’on lui cache une information aussi capitale. Mais il ne s’agissait pas seulement d’eux. « Je sais pas… Je sais pas comment Rebecca réagira. Si elle découvre que toute la famille sait, elle saura que c’est moi qui vous l’ai dit et… » il avait fait ce qu’il fallait, il se le répétait. Ce qui était juste, au nom des Kennedy. Mais peut-être que Rebecca ne le verrait pas de cette façon. Peut-être aurait-elle préféré faire semblant le plus longtemps possible, préserver les apparences comme ils savaient tous si bien le faire. Il sourit finalement et hocha la tête. « Ouais. Toute la question est là » Pour l’heure, la question était avant tout d’aider Michael à s’en sortir, à l’empêcher de se foutre en l’air, le reste viendrait plus tard. Samuel tenta de lui remonter le moral, lui assurant qu’ils allaient surmonter ça, qu’ils étaient plus forts que ça. William sourit finalement et approuva. Malgré le monde qui semblait s’écrouler autour d’eux, il était heureux de faire partie de cette famille, même si le nom des Kennedy était traîné dans la boue, il était heureux parce qu’il n’était pas seul, aucun d’entre eux ne l’était, pas même Michael alors que c’était sans doute ce qu’il devait croire. C’était à ça que ça servait, la famille. Et ça servait aussi à se changer les idées, comme Willy lui proposait d’aller boire un verre un de ces jours. Et même, de faire la fête à n’en plus finir, puisqu’il était doué pour ça. « J’vais y penser » lança-t-il avec un vague sourire, même s’il n’avait absolument aucune intention de passer par la case coiffeur. « Merci pour le café, vieux… Est-ce qu’on y retourne ? Voir comment il va ? » Michael devait toujours dormir, mais William craignait qu’il ne se réveille et qu’il se retrouve seul dans la chambre, il ne voulait pas qu’il pense qu’on le laissait tomber. Cela arriverait forcément un jour ou l’autre, ils ne seraient pas toujours là, il y aurait forcément un moment où il se retrouverait seul. Mais Willy préférait retarder ce moment le plus longtemps possible.
     
Sujet: Re: And we'll be carrying each other (Samuel) ~ ~

And we'll be carrying each other (Samuel)
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